On trouve une première transaction viticole dans la commune de Lucq-de-Béarn, à l'abbaye de Saint-Vincent, dès 988. Henri II de Navarre, aussi appelé Henri d'Albret, achète une vigne à Jurançon en 1552. Et déjà les coteaux sont couverts de petit manseng, de gros manseng. Il servit effectivement au baptême de ce grand roi, le futur Henri IV. Henri II, son grand-père, frotte d'une gousse d'ail les lèvres du nouveau-né et lui fait boire quelques gouttes de jurançon. Et grâce à Henri IV, qui aimait sa région d'origine, homme haut en couleurs et plein de passions, il devient le vin de cérémonies de la maison de France.

Le jurançon, comme les autres vins, était expédié par les voies navigables. Le voyage jusqu'à Bayonne par les eaux parfois houleuses du gave était parfois une aventure risquée. Très apprécié de l'Europe du Nord, le jurançon "disparut" avec la catastrophe du phylloxéra pour ne devenir qu'un vin de messe au début du XXe siècle. C'est la cave des producteurs de Gan et quelques propriétaires, qui, année après année, rendirent peu à peu tout son prestige à cette appellation.

Le vignoble de Jurançon est classé AOC depuis 1936, pour le jurançon, soit une des premières de France. Sa zone de production se situe dans le département des Pyrénées-Atlantiques autour de Jurançon et Monein dans 25 communes situées à l'ouest et au sud de Pau, dans un rectangle Pau-Lasseubetat-Lucq-de-Béarn-Lagor entre le gave de Pau et le gave d'Oloron. Les vignes sont produites à flanc de coteaux orientés sud-sud-est et à l'abri du vent. Elles sont plantées dans le sens de la pente ou en terrasse lorsque celle-ci est trop forte.